Les classements dans le snooker

LES CLASSEMENTS DANS LE CIRCUIT PROFESSIONNEL
Introduction
Des origines du snooker jusqu’à 1976
A partir de 1976, date de la mise en place du classement mondial

— Pourquoi un classement dans le snooker ?
— 1976-1983 : le classement mondial prend en compte les trois dernières années, mais uniquement le championnat du monde
— A partir de 1984 : le classement commence à intégrer au fur et à mesure d’autres événements
— 1986-1993 : le classement se calcule sur les deux dernières saisons seulement

— 1994-2010 : le système de points change encore une fois
— A partir de 2010 : mise en place du classement « glissant » sur deux ans
— A partir de 2015 : les points du classement sont remplacés par les gains financiers

Les autres types de classements dans le circuit professionnel
— A partir de la saison 2016-2017 : mise en place du classement annuel
— Les classements provisoires

LES CLASSEMENTS DANS LES AUTRES CIRCUITS
Les classements dans le circuit féminin
Les classements dans le circuit sénior
Le classement dans le circuit Q Tour
Le classement dans le circuit Q School
Le classement dans le circuit WSF

Les classements dans le circuit professionnel

Classement mondial « glissant » ou « roulant » (rolling ranking), classement annuel (one-year ranking), Ordre du Mérite (Order of Merit), classements provisoires (Provisional rankings), classement des têtes de série (seedings)…
Voilà une liste de termes que l’on peut voir lorsqu’on se penche sur le thème des classements au snooker. Avouons qu’il y a de quoi être dérouté !
Je vais essayer ici d’apporter quelques explications pour rendre les choses aussi claires que possible.
Mais avant d’évoquer le système de classement qui prévaut de nos jours, faisons un rapide retour en arrière pour voir comment ça se passait avant l’introduction du classement mondial en 1976.

Des origines du snooker jusqu’à 1976

Durant toute cette période, alors même que des événements de snooker avaient lieu dès les années 1880 et que le championnat du monde est apparu en 1927, il n’y avait aucun classement officiel des joueurs.
De façon tout à fait informelle, on « classait » en ces temps-là les joueurs en fonction de leur réputation et de leurs performances.
Le tenant du titre du championnat du monde était par exemple automatiquement considéré comme le n°1 « non officiel » jusqu’à ce qu’il perde son titre. Les joueurs suivants étaient « choisis » par les promoteurs des tournois et par l’organisation BACC (Billiards Association and Control Council, 1908-1968), mais de façon tellement subjective et arbitraire que cela engendrait beaucoup de discussions et parfois quelques frustrations.
Tant et si bien qu’en 1968, les joueurs pros ont fait dissidence et ont créé leur propre organisation, la PBBA (Professional Billiards and Players Association, 1968-1970), afin de mieux défendre leurs intérêts, organiser des tournois indépendants et avoir plus de contrôle sur les règles et les gains.
C’est à partir de 1970, avec l’arrivée de la WPBSA (World Professional Billiards and Snooker Association) que les choses vont commencer à changer.

Pourquoi un classement dans le snooker ?

Au début des années 70, avec le nombre de plus en plus croissant de compétitions et l’arrivée de la télévision couleur, le snooker a pris son essor.
Devenant plus populaire et plus rentable, le snooker professionnel attirait de plus en plus de joueurs. Il devenait alors nécessaire d’instaurer un moyen pour évaluer objectivement les performances des joueurs, et ainsi favoriser la croissance et la professionnalisation du snooker.
Le classement au snooker poursuit plusieurs objectifs :
— évaluer les performances et la progression des joueurs de façon objective, transparente et mesurable
— créer un enjeu compétitif : le classement a introduit un enjeu supplémentaire pour les joueurs, motivant ceux-ci à participer à davantage de tournois pour grimper dans le classement et viser certains objectifs (comme le top 16 ou le top 32, et ainsi bénéficier d’invitations à certains tournois)
— référencer les têtes de série (seedings en anglais) : et ainsi, permettre aux meilleurs d’accéder directement au tableau principal de certains événements classants (sans avoir à passer par les qualifications), de bénéficier d’invitations dans certaines compétitions non classantes, d’éviter que les meilleurs ne soient opposés dès les premiers tours…
— réguler le nombre de joueurs sur le circuit : les joueurs mal classés sont relégués du circuit à la fin de chaque saison, et remplacés par d’autres qui se sont qualifiés via d’autres circuits
— favoriser le suivi médiatique et le marketing : un classement clair aide les fans à suivre les évolutions des joueurs, alimente les récits médiatiques (montées, chutes, rivalités…) et constitue un outil commercial précieux pour les sponsors et les diffuseurs.
— standardiser le snooker à l’échelle mondiale : le classement facilite la reconnaissance et la comparaison entre joueurs de différents pays.

1976-1983 : le classement mondial prend en compte les trois dernières années, mais uniquement le championnat du monde

L’arrivée en 1970 de la WPBSA (World Professional Billiards and Snooker Association) a permis de lancer les bases d’une gestion plus saine du snooker professionnel.
Mais ce ne sera qu’en mai 1976, après le championnat du monde cette année-là (7-23 avril 1976), que sera mis en place le premier classement officiel du snooker professionnel.
Comment fonctionnait le classement dans les premières années ?
Même si d’autres compétitions avaient lieu en cas temps-là, le classement (dénommé alors « Ordre du Mérite ») ne prenait en compte que le seul championnat du monde, en utilisant un système de points très basique.
En reprenant les performances des joueurs sur les trois derniers championnats du monde, on octroyait 5 points au champion du monde, quatre pour le finaliste, trois pour les demi-finalistes perdants, deux pour les joueurs éliminés en quart de finale et un point pour les perdants du dernier tour. On additionnait ensuite les points obtenus lors des trois derniers championnats du monde pour finaliser le classement.
Ray Reardon, vainqueur du championnat du monde de 1974 à 1976, avait alors récolté 15 points pour devenir le 1er n°1 du classement dans l’histoire du snooker.
A noter qu’en ce temps-là, le classement était mis à jour une seule fois par an, après chaque championnat du monde.
Les podiums entre 1976 et 1983
— saison 1976-1977
1er Ray Reardon 15 points – 2e Alex Higgins 9 points – 3e Eddie Charlton 8 points
— saison 1977-1978
1er Ray Reardon 12 points – 2e John Spencer 9 points – 3e Eddie Charlton 9 points (même nombre de points que Spencer, mais classé en 3e position grâce à ses performances dans d’autres tournois)
— saison 1977-1978
1er Ray Reardon 12 points – Perrie Mans 8 points – 3e Eddie Charlton 8 points
— saison 1978-1979
1er Ray Reardon 12 points – 2e Perrie Mans 8 points – 3e Eddie Charlton 8 points
— saison 1979-1980
1er Ray Reardon 9 points – 2e Cliff Thorburn 8 points – 3e Eddie Charlton 8 points
— saison 1980-1981
1er Ray Reardon 9 points – 2e Cliff Thorburn 8 points – 3e Eddie Charlton 8 points
— saison 1981-1982
1er Cliff Thorburn 9 points – 2e Steve Davis 8 points – 3e Terry Griffiths 8 points
— saison 1982 1983
1er Ray Reardon 9 points – 2e Alex Higgins 8 points – 3e Cliff Thorburn (8 points)

A partir de 1984 : le classement commence à intégrer au fur et à mesure d’autres événements

A la fin du championnat du monde 1984, le classement a commencé à intégrer dans son calcul d’autres compétitions que le seul championnat du monde.
Ce fut le cas de l’Open International (International Open) et du Tournoi des Joueurs Professionnels (Professional Players Tournament PPT), puis du Classic, du Championnat du Royaume-Uni (UK Championship), du Grand Prix, etc…
Utilisant toujours un système de points, avec un retour sur les performances des trois dernières années, le classement a subi sa première modification alors.
Considéré comme l’épreuve phare, les points du championnat du monde ont doublé par rapport à ceux des autres événements. Ainsi, le vainqueur recevait dix points, le finaliste huit, les demi-finalistes perdants six, les joueurs éliminés en quart de finale quatre et les perdants du dernier tour ont reçu deux points. Pour les autres tournois, le vainqueur recevait cinq points, le finaliste quatre, les demi-finalistes perdants trois, les joueurs éliminés en quart de finale deux et les perdants du dernier tour ont reçu un seul point.
Nouveau changement dans le système de points quelques années après, avec une classification différenciée entre tournois « majeurs » (ranking tournaments) et tournois « mineurs » (minor-ranking tournaments).
Les podiums entre 1984 et 1986
— saison 1983-1984
1er Steve Davis 17 points – 2e Ray Reardon 15 points – 3e Cliff Thorburn 13 points
— saison 1984-1985
1er Steve Davis 32 points – 2e Tony Knowles 21 points – 3e Ciff Thorburn 20 points

1986-1993 : le classement se calcule sur les deux dernières saisons

A partir de la saison 1986-1987, seuls les résultats des deux dernières années sont pris en compte, et non plus ceux des trois dernières comme auparavant, en additionnant toujours les points obtenus par chaque joueur ces deux années-là.
Les podiums entre 1986 et 1993
— saison 1985-1986
1er Steve Davis 59 points – 2e Cliff Thorburn 36 points – 3e Tony Knowles 34 points
— saison 1986-1987
1er Steve Davis 59 points – 2e Cliff Thorburn 41 points – 3e Dennis Taylor 35 points
— saison 1987-1988
1er Steve Davis 61 points – Jimmy White 46 points – 3e Neal Foulds 38 points
— saison 1988-1989
1er Steve Davis 59 points – 2e Jimmy White 44 points – 3e Neal Foulds 34 points
— saison 1989-1990
1er Steve Davis 64 points – 2e John Parrott 48 points – 3e Stephen Hendry 46 points
— saison 1990-1991
1er Stephen Hendry 69 points – 2e Steve Davis 67 points – 3e John Parrott 54 points
— saison 1991-1992
1er Stephen Hendry 85 points – 2e Steve Davis 57 points – 3e Jimmy White 51 points
— saison 1992-1993
1er Stephen Hendry 78 points – 2e John Parrott 56 points – 3e Jimmy White 55 points

1994-2010 : le système de points change encore une fois

A partir de la saison 1993-1994, le système des points subit une autre modification.
La WPBSA a choisi d’augmenter fortement les points pour obtenir une grille plus « parlante » et réduire l’impact des inégalités. Avec des chiffres en milliers, cela devenait plus impressionnant et différenciait d’avantage les joueurs aux yeux du public et des médias, tout en rendant le système plus souple pour ajuster les barèmes à l’avenir.
Les podiums entre 1994 et 2010
— saison 1993-1994
1er Stephen Hendry 50050 points – 2e John Parrott 44200 points – 3e Jimmy White 44050 points
— saison 1994-1995
1er Stephen Hendry 53300 points – 2e Steve Davis 52300 points – 3e James Wattana 49000 points
— saison 1995-1996
1er Stephen Hendry 50042 points – 2e Steve Davis 42395 points – 3e Ronnie O’Sullivan 41255 points
— saison 1996-1997
1er Stephen Hendry 36911 points – 2e John Higgins 32341 points – 3e Peter Ebdon 28115 points
— saison 1997-1998
1er Stephen Hendry 43127 points – 2e John Higgins 30867 points – 3e Ken Doherty 28601 points
— saison 1998-1999
1er John Higgins 47422 points – 2e Stephen Hendry 47247 points – 3e Ronnie O’Sullivan 39407 points
— saison 1999-2000
1er John Higgins 50590 points – 2e Stephen Hendry 41235 points – 3e Mark Williams 36780 points
— saison 2000-2001
1er Mark Williams 57100 points – 2e John Higgins 44445 points – 3e Stephen Hendry 42570 points
— saison 2001-2002
1er Mark Williams 53390 points – 2e Ronnie O’Sullivan 45599 points – 3e John Higgins 43724 points
— saison 2002-2003
1er Ronnie O’Sullivan 50024 points – 2e Mark Williams 46785 points – 3e Peter Ebdon 44652 points
— saison 2003-2004
1er Mark Williams 52600 points – 2e Stephen Hendry 44800 points – 3e Ronnie O’Sullivan 44750 points
— saison 2004-2005
1er Ronnie O’Sullivan 46775 points – 2e Mark Williams 44462 points – 3e Stephen Hendry 40950 points
— saison 2005-2006
1er Ronnie O’Sullivan 49812 points – 2e Stephen Hendry 42137 points – 3e Stephen Maguire 33750 points
— saison 2006-2007
1er Stephen Hendry 36437 points – 2e Ken Doherty 36137 points – 3e Ronnie O’Sullivan 36012 points
— saison 2007-2008
1er John Higgins 42250 points – 2e Graeme Dott 37775 points – 3e Shaun Murphy 37700 points
— saison 2008-2009
1er Ronnie O’Sullivan 50450 points – 2e Stephen Maguire 45525 point – 3e Shaun Murphy 45050 points
— saison 2009-2010
1er Ronnie O’Sullivan 53575 points – 2e Stephen Maguire 48050 points – 3e Shaun Murphy 47175 points

A partir de 2010 : mise en place du classement « glissant » sur deux ans

L’année 2010 va connaître un changement majeur dans le domaine du classement, avec la mise en place du système « glissant ».
Qu’est-ce que le système « glissant » sur deux ans ?
Dans ce système de classement, les points gagnés par un joueur lors d’un tournoi classant lui sont ajoutés et ceux gagnés deux ans auparavant, lors du même tournoi, lui sont retirés.
Notons que seuls les gains obtenus lors des compétitions classantes (ranking) sont pris en compte dans le classement.
Ceux gagnés grâce aux meilleurs breaks ou aux breaks maximum, ou encore ceux remportés par les joueurs du top 16 ou 32 qui se font éliminer au 1er tour des tournois (lorsqu’ils sont exemptés des tours qualificatifs) et ceux obtenus dans les tournois non classants ne sont pas pris en compte dans ce classement. 
Quel est l’intérêt d’un système « glissant » ?
Grâce à ce système, le classement devient plus dynamique, plus conforme à la forme actuelle du joueur. En effet, puisqu’il est mis à jour après chaque événement classant, et non plus seulement après le championnat du monde, les positions des joueurs varient tout au long de la saison, suivant leurs performances, créant ainsi une grande émulation pour eux. Un joueur bien classé aura ainsi besoin de bien performer durant toute la saison pour essayer de garder sa place, tandis que celui qui l’est moins bien aura à coeur de tout faire pour grimper au classement.
En conséquence, grâce à ce système, les têtes de série changent régulièrement en cours de saison, et non plus seulement une fois par an comme avant, ce qui offre la possibilité aux plus performants de bénéficier de certains avantages propres aux têtes de série, comme celui d’éviter les tours de qualification dans certains événements classants ou de bénéficier d’invitations dans des tournois non classants.
Quelques exemples pratiques
— Un joueur remporte par exemple le championnat du monde 2025, il empoche donc 500.000 £. Deux ans après, au championnat du monde 2027, il échoue en demi-finale, il n’empoche donc « que » 100.000 £. A la fin du championnat du monde 2027, on lui retirera alors 400.000 £ de son total au classement.
Ce fut le cas récemment de Luca Brecel. Il avait remporté le championnat du monde en 2023, gagnant alors 500.000 £, mais n’a atteint que les quarts en 2025, n’empochant alors « que » 50.000 £. En fin de compte, il a perdu 450.000 £ et, alors qu’il était en 7e position avant le début de la compétition, il s’était retrouvé hors du top 32 ensuite.
En 2023, Mark Selby avait certes gagné 200.000 £ au championnat du monde mais comme il avait remporté 500.000 £ au championnat du monde en 2021, son total de gains a baissé et il perdu des places au classement.
— Un autre exemple concernant les gains obtenus par les joueurs du top 16 ou du top 32 qui sont directement qualifiés au 1er tour de certains événements, sans passer par les qualifications, ils ne sont pas pris en compte dans le classement. À titre d’exemple, le champion en titre 2023 Luca Brecel était directement qualifié au 1er tour du tableau principal au championnat du monde 2024, sans avoir à passer par les qualifications. Mais comme il avait perdu son premier match, malgré qu’il a néanmoins empoché 20.000 £, cette somme ne lui a pas été ajoutée à son total de classement.
— Qu’en est-il si le tournoi en cours n’a pas eu lieu il y a deux ans aux mêmes dates ou qu’il soit totalement nouveau ?
S’il n’y avait aucun tournoi classant aux mêmes dates il y a deux ans, les joueurs sont crédités au classement des gains empochés lors du tournoi présent sans aucun retrait.
S’il y avait un autre tournoi classant aux mêmes dates il y a deux ans, sera alors pris en compte n’importe quelle compétition classante qui s’est tenue la même semaine.
Les podiums à partir de la saison 2010-2011
— saison 2010-2011
1er John Higgins 54320 points – 2e Mark Williams 55680 points – 3e Neil Robertson 52340 points
— saison 2011-2012
1er Mark Selby 73945 points – 2 Mark Williams 66920 points – 3e Judd Trump 60985 points
— saison 2012-2013
1er Mark Selby 80940 points – 2e Neil Robertson 79460 points – 3e Judd Trump 78320 points
— saison 2013-2014
1er Neil Robertson 88800 points – 2e Mark Selby 84480 points – 3e Ding Junhui 83660 points

A partir de 2015 : les points du classement sont remplacés par les gains financiers

A partir de la saison 2014-2015, le système de points est abandonné et remplacé par les gains financiers remportés par les joueurs lors des tournois classants.
Les podiums à partir de 2014
— saison 2014-2015
1er Mark Selby 760382 £ – 2e Stuart Bingham 608028 £ – 3e Neil Robertson 602693 £
— saison 2015-2016
1er Mark Selby 680041 £ – 2e Stuart Bingham 586720 £ – 3e Judd Trump 453166 £
— saison 2016-2017
1er Mark Selby 1.298.425 £ – 2e John Higgins 563000 £ – 3e Judd Trump 538000 £
— saison 2017-2018
1er Mark Selby 1.315.275 £ – 2e Ronnie O’Sullivan 905750 £ – 3e Mark Williams 878750 £
— saison 2018-2019
1er Ronnie O’Sullivan 1.196.500 £ – 2e Judd Trump 1.166.500 £ – 3e Mark Williams 1.028.000 £
— saison 2019-2020
1er Judd Trump 1.394.000 £ – 2e Ronnie O’Sullivan 988500 £ – 3e Neil Robertson 817500 £
— saison 2020-2021
1er Judd Trump 1.370.000 £ – 2e Mark Selby 1.246.000 £ – 3e Ronnie O’Sullivan 861000 £
— saison 2021-2022
1er Ronnie O’Sullivan 1.036.000 £ – 2e Judd Trump 1.009.500 £ – 3e Mark Selby 914500 £
— saison 2022-2023
1er Ronnie O’Sullivan 886000 £ – 2e Luca Brecel 876500 £ – 3e Mark Allen 860500 £
— saison 2023-2024
1er Mark Allen 965000 £ – 2e Judd Trump 911000 £ – 3e Kyren Wilson 851500 £
— saison 2024-2025
1er Judd Trump 1.984.200 £ – 2e Kyren Wilson 1.304.300 £ – 3e Mark Williams 858600 £

Les autres types de classements dans le circuit professionnel

A partir de la saison 2016-2017 : mise en place du classement annuel

Le classement annuel (one-year ranking), ou plus précisément saisonnier, est un classement qui comptabilise les gains empochés par les joueurs lors des tournois classants pendant une saison, avec une mise à jour après chaque événement classant. Il permet ainsi de mettre en évidence les performances récentes des joueurs.
Ce classement a trois objectifs :
— permettre aux meilleurs de participer à certaines compétitions : c’est ce classement annuel qui est pris en compte pour choisir les candidats pour les trois épreuves de la Série des Joueurs (Players Series) : le Grand Prix mondial (World Grand Prix, joueurs du top 32), le Championnat des Joueurs (Players Championship, joueurs du top 16) et le Championnat du Circuit (Tour Championship, joueurs du top 12).
— Permettre à quelques joueurs parmi les plus performants de conserver, pour la saison suivante, leur place dans le circuit pro même s’ils n’ont pas réussi à se maintenir dans la 1ère moitié du tableau, et étaient donc reléguables en fin de saison. C’est le cas chaque saison de quatre d’entre eux.

Les classements provisoires

Les classements provisoires (provisional rankings) désignent les classements temporaires, mis à jour au fur et à mesure du déroulement des tournois en cours.
A la différence du classement mondial, qui n’est mis à jour qu’à la fin de chaque tournoi, le classement provisoire est une « projection » de ce que sera ce classement mondial car il prend en compte les gains acquis au fur et mesure des matchs et ceux qui doivent être retirés (datant de deux ans), avant même que le classement définitif ne soit mis à jour.
Par exemple, si un joueur a déjà gagné deux matchs dans un tournoi, son total de points « provisoire » est actualisé en fonction de ses gains présents et du retrait de ses gains d’il y a deux ans, même si le tournoi n’est pas encore terminé.
Quel est l’intérêt des classements provisoires ?
Ce système permet de voir en temps réel les effets des performances des joueurs sur leur classement futur et d’anticiper les mouvements à venir dans le classement mondial avant que celui-ci ne soit définitif.
Il n’a pas d’utilité pour tous les événements de la saison, mais uniquement avant certaines épreuves :
— pour savoir quels joueurs sont susceptibles d’être relégués du circuit à la fin de la saison = classement provisoire de fin de saison (Provisional End of Season ranking)
— pour savoir qui fera partie du top 16, et ainsi accéder directement au tableau principal (sans avoir à passer par les qualifications) = le classement provisoire pour le championnat du monde (Provisional World Championship ranking)
— pour savoir qui est susceptible de participer à certaines épreuves, comme les Masters (réservés au top 16), le Grand Prix (réservé au top 32), le Championnat des Joueurs (Players Championship, réservé au top 16) et le championnat du Circuit (réservé au top 8)
Dans toutes les autres épreuves ouvertes (Open), les classements provisoires n’ont pas d’intérêt puisque l’ensemble des joueurs du circuit doivent passer obligatoirement par un premier tour de qualification, y inclus les têtes de série. Le seul avantage pour les têtes de série dans ces cas-là est de jouer leur premier match directement sur le site principal, donc dans de meilleures conditions.

Les classements dans les autres circuits

Les classements dans le circuit féminin

Entre 1983 et 2015, il existait bien un classement féminin mais bien moins bien structuré que celui des hommes et plutôt basé sur le palmarès des joueuses plutôt que sur un système de points.
Le 1er classement féminin officiel, qui se rapprochait alors le plus de celui des hommes, a été mis en place en 2015 lorsque la gouvernance du circuit féminin a été prise en charge par l’Association mondiale féminine WLBS World Ladies Billiards & Snooker Association).
Depuis 2018, et l’arrivée de la WWS (World Women’s Snooker) à la tête du circuit féminin, les classements ont copié ceux du circuit professionnel WST, avec un classement mondial glissant sur deux ans et un classement annuel ou saisonnier. La seule différence est qu’ici il s’agit de points gagnés et non pas d’argent, combien même les joueuses empochent effectivement de l’argent selon leurs performances, mais les montants restent bien inférieures à ceux du circuit professionnel.
A noter que jusqu’à la saison 2023/2024, le classement féminin prenait en compte l’ensemble des résultats obtenus sur une période glissante sur deux ans. Il n’y avait pas de limite au nombre de résultats comptabilisés, une joueuse qui participait à beaucoup de tournois avait donc un avantage, même si ses performances n’étaient pas toujours exceptionnelles.
Depuis la saison 2023/2024, un nouveau système est entré en vigueur. Désormais, le classement mondial féminin prend en compte uniquement les 14 meilleurs résultats obtenus sur la période de deux ans. Cela signifie que si une joueuse dispute par exemple 20 tournois sur deux ans, seuls ses 14 meilleurs résultats (en termes de points gagnés) compteront dans son total, ceci permet de privilégier la qualité des performances plutôt que la quantité des participations.
Conséquences d’un tel système
— les compétitions « mineures » comptent moins si une joueuse accumule déjà 14 bons résultats, ce qui met l’accent sur les tournois majeurs, comme le championnat du monde
— plus d’équité internationale : les joueuses basées au Royaume-Uni, où la majorité des tournois sont organisés, pouvaient participer à plus d’événements, et donc gonfler leur total de points. Désormais, une joueuse d’une autre région du monde, qui voyage moins mais performe bien, peut rivaliser avec celles qui jouent plus souvent.
Depuis 2019, il existe aussi un classement féminin pour les U21 et pour les joueuses séniors.
Les classements dans le circuit féminin ont les objectifs suivants :
— gagner sa place dans le circuit professionnel : depuis la saison 2021/2022, en même temps que la championne du monde, la n°1 du classement féminin obtient une carte pour deux saisons dans le circuit pro
— déterminer les têtes de série : cela permet notamment d’éviter que les meilleures joueuses ne s’affrontent dans les 1ers tours, comme dans le circuit pro
— permettre aux meilleures d’être exemptées des tours de qualifications dans certaines épreuves

Les classements dans le circuit sénior

Le classement officiel du circuit sénior a été mis en place en 2010, en même temps que la création de l’organisation WSS (World Seniors Snooker) et est basé sur un système de points, et non pas d’argent comme dans le circuit pro, combien même les joueurs séniors peuvent gagner de l’argent dans les tournois.
Depuis la saison 2024/2025, le système a évolué pour devenir « glissant » sur deux ans, comme c’est le cas dans le circuit professionnel.
Par ailleurs, les points sont attribués pour chaque manche (frame) remportée lors de tous les événements de la saison, avec un doublement des points pour chaque manche remportée lors du championnat du monde.
A quoi sert le classement mondial sénior ?
— pour se qualifier pour certains événements sans passer par des épreuves régionales : notamment le championnat du monde des séniors
— pour déterminer les têtes de série : comme dans le circuit pro et le circuit féminin, le classement permet d’éviter que les meilleurs joueurs puissent s’affronter entre eux dans les 1ers tours
— pour suivre les performances des joueurs et valoriser les meilleurs
— bénéficier d’invitations à certaines épreuves

Le classement dans le circuit Q Tour

Le circuit Q Tour est un circuit secondaire officiel de snooker dont l’origine remonte à 1994 et qui permet aux joueurs amateurs, ainsi qu’aux joueurs qui ont été relégués du circuit pro, de participer à leurs propres événements, de gagner de l’argent selon leurs performances et de briguer une place dans le circuit pro.
Le classement de ce circuit a été mis en place pendant la saison 2018/2019 et comptabilise les gains empochés par les joueurs selon leurs performances au cours des différentes épreuves de la saison.
Les gains s’additionnent au fur et à mesure des épreuves, et le classement est mis à jour après chaque épreuve.
A la fin de la saison, le n°1 de ce classement gagne sa place pour le circuit professionnel pour deux saisons, rejoint par 3 autres joueurs lauréats des barrages Q Tour de fin de saison (Play-off).
A noter que depuis la saison 2923/2024, qu’au circuit Q Tour classique (européen), se sont ajoutés trois autres circuits Q Tour : Asie/Pacifique, Amériques et Moyen-Orient. Les meilleurs joueurs de ces Q Tour parallèles se qualifient ensuite pour les barrages et affrontent leurs homologues européens pour gagner une des trois places mises en jeu pour le circuit pro.

Le classement dans le circuit Q School

Le circuit Q School est un circuit secondaire qui permet aux joueurs amateurs, en concourant à quelques épreuves chaque année, de briguer une place dans le circuit professionnel.
A la différence du circuit Q Tour, les candidats ne perçoivent pas d’argent mais certains lauréats (les finalistes dans chacune des deux épreuves, soit 4 joueurs au total) gagnent leur billet pour intégrer le circuit pro.
Dénommé Ordre du Mérite (Order of Merit), le classement Q School a été mis en place en 2011, à la même date que la création de ce circuit, et se base sur le nombre sur le nombre de manches (frames) gagnées : 1 point pour chaque manche remportée.
En attribuant des points aux joueurs en fonction de leurs performances, ce classement sera ensuite utilisé pour offrir aux meilleurs des invitations à participer à certaines épreuves pros, soit pour renflouer une liste insuffisante, soit pour remplacer les forfaits.

Le classement dans le circuit WSF

Le circuit WSF a été mis en place ces dernières années pour offrir une autre opportunité aux joueurs amateurs de gagner leur place dans le circuit professionnel.
C’est le cas, ces derniers temps, du vainqueur du championnat Open (WSF Open) et du championnat Junior (WSF Junior).
Le classement WSF a été introduit en 2018, lors de la mise en place de ce circuit.
Basé sur un système de points qui s’accumulent au fur et à mesure des épreuves tout au long de la saison, il permet aux meilleurs candidats de bénéficier d’invitations à certains événements du circuit pro et aussi d’intégrer le circuit Q School.